[Libre] Un abus d'alccol de plus

La nuit était tombée depuis longtemps, les étoiles brillaient dans le ciel noir, tout semblait calme mais quelque part dans une ruelle une masse sombre était entrain de régurgiter. Des bruits d'éclaboussures, de relents semblaient résonner en échos dans cette répugnante petite ruelle.

Deux policiers en patrouille repérèrent l'ivrogne, ils s'avancèrent dans la petite rue, torche à la main, éclairant les poubelles qu'ils rencontraient, les bouteilles vides et brisés. Puis, les faisceaux de leur lampe tombèrent sur une petite masse blonde à genoux, la tête à moitié dans son vomi. Les deux policiers lui parlèrent :

" - Mademoiselle ! Mademoiselle ! Comment vous appelez vous ? Où habitez vous ? Vous avez quel âge ? Mademoiselle ! "

" - Luke ! Laisse tomber ! Elle est morte ! On la ramène au poste et on verra si quelqu'un vient la chercher ... Mais bon je pense pas ... Regarde la p'tite !"

Le policier nommé Luke posa un regard désolé sur Tina couverte de vomi, le visage marqué par la fatigue et la boisson, elle était couverte de crasse, tout simplement pathétique.

Les deux collèges l'aida à monter dans leur voiture en la soutenant par les bras chacun d'un coté. Tina trainait des pieds, ses belles chaussures rouge étaient couverte d'une couche blanchâtre de vomi.

Une fois arrivée au commissariat, Luke se chargea de trainer la jeune fille dans le bâtiment où elle vomi de nouveau à l'entrée devant les policiers de nuit qui lui jetèrent des regards noirs. Mais, la jeune femme dans son état comateux ne s'en rendait absolument pas compte et se laissait mollement guider par Luke.

[Note : Les deux flics sont des personnages imaginaires ... C'était juste pour amené Tina au commissariat.]

Hilarie était vraiment incorrigible à peine avait-elle acheter un nouveau portable qu'elle l'avait déjà perdue en quelques heures. Mais avait-elle bien pûle perdre ? Elle avait silloné la ville, tellle une âme en peine, toute la journée pour le retrouver mais sans aucun résultat. Qu'avait-elle fait au bon dieu pour être aussi maladroite et tête en l'air ? Quoi ? Elle se décida donc à se rendre au commissariat de police dans l'espoir que dans cette ville pourrie, quelqu'un aurait eu la gentillesse de le repporter et pas de se barrer avec ni vue ni connu.
Elle pénétra dons dans le bâtiment qui n'avait rien de très accueillant. Elle vit une fille allongée sur un banc, dans un état pas très glorieux. Elle fit une grimace de pitié et se dirigea vers le comptoir.

"- Bonjour, est-ce qu'on ne vous aurait pas rapporté un portable tout neuf de la marque Samsung ?"

"-Veuillez patienter , Mademoiselle, je vais voir."

Le policier quitta le comptoir et Hilarie en fit autant. Elle s'approcha de la pauvre fille que semblait divaguer un peu.

"- Est-ce que ça va ? Tu as besoin de quelque chose ?"

Des jets de lumières se précipitèrent violemment sur Tina, la jeune fille grimace en refermant rapidement les paupières tout en plaquant les mains sur son visage, elle se rendit compte qu'elle était sur un banc. Tina ouvrit les yeux encore une fois mais plus lentement et vit pleins de gens autour d'elle et notamment une horde de policiers en uniforme qui s'agitaient de partout, elle avait également l'impression qu'ils étaient nombreux. Alors qu'en réalité les forces de l'ordre ne comptait pas plus d'une dizaine de personnes et étaient tous paisiblement debout ou assis entrain de discuter sagement en guettant les appels téléphonique. Tina essaya de se lever mais avec ses talons elle perdit l'équilibre et retomba allongée sur le banc et se mit à rire bruyamment tout en expliquant son action :

" - J'suis tombée ! J'suis tombée ! J'suis sur un banc ! Un banc ! Un banc ! Banc ! Blanc ! Blanc d'oeuf ! Oh ! Poulet ! Poulet ! Poulet !"

La jeune fille dans son délire explosa encore de rire alors que les policiers lui jetèrent des regards navrés, colérique, agacés. Mais Tina ne se rendait compte de rien, l'alcool la rongeait bien qu'elle avait l'impression que tout était léger, doux et moelleux comme du coton. Alors qu'elle s'était subitement arrêtée de rire pour tenter de se remettre sur pieds une jeune femme vint lui demander si elle allait bien et si elle n'avait pas besoin d'aide. Tina tenta de regarder l'inconnue dans les yeux mais ne fit que loucher et poussa de nouveaux cris hystériques accompagnés de rires car elle voyait double et flou. Tout était agité et bruyant pour elle, alors elle éleva la voix pour répondre :

" - Voui ! Voui ! Je vais bien ! T'es qui toi ? Elle est où ta jumelle ? "

Tina était pathétique, elle n'avait pas réussi à se retenir et a fini dans un bar où elle s'enivra, c'était si facile. Le bar se trouvait sur le chemin du pensionnat, elle était sortit pour flâner un peu en ville, mais au retour la tentation était bien trop forte. Elle en avait trop besoin... Tina continua de rire stupidement tout en débitant de phrases incompréhensible à l'inconnue.

J'arrive pas à croire que je dois faire le facteur! À croire que j'ai fedex écrit sur le front! Tssss. Juste parce que les surveillants sont soit-disant débordés, je dois me rendre au poste de police - j'en fais presque une allergie c'est deg'! - pour aller chercher une fille du centre qui se serait saoulée. Vraiment charmant! J'entre dans la place, vraiment pas heureux de me trouver là. Je déteste les flics... Je demande à quelqu'un de l'accueil où ils ont mit Tina Carson, la fille que je dois venir prendre, et on me pointe une blonde affalée sur un banc. Elle babille n'importe quoi sans prendre le temps de respirer et plus je m'approche, plus je sens l'aclool. Je l'ai jamais vu, mais à tous les coups, c'est elle! Soudainement plus doux, je sors l'attiraille de grand frère dont j'ai le secret alors qu'une brunette semble inquiète pour la petite blonde ivre. Je me penche pour être à la hauteur de la saoulonne et je pose une main sur son front pour la réveiller un peu. Il fait plutôt frait à l'extérieur donc ma main froide fera le boulot d'une compresse humide.

Hey Tina. Debout ma grande, je te ramène aux bercailes.

Les néons poisseux et poussiéreux clignotaient légèrement ce qui renforçait le délire de la pathétique blonde affalée sur son banc. Tina allongée sur le banc fixait les néons d'un air très intéressé, elle débitait une tonne de choses que lui inspirait les longs tubes de lumières.
Hilarie, la jeune femme qui était venue lui proposer son aide, la regardait d'un air désespéré, sans savoir quoi faire.
Soudain, Tina se releva en vacillant sur ses chaussures à talons et couru en zigzaguant vers un énorme vase à fleurs où elle régurgita l'alcool qui jouait aux montagnes ruses dans son estomac malmené. Le bruit des relents de la jeune fille alerta les policiers. Luke, un des agents qui avait ramené Tina, alla la rejoindre. Il ramena la cascade de boucles blondes de la jeune femme dans son dos en attendant qu'elle finisse de se 'soulager' puis la ramena sur le banc où il prit soin de lui donner un verre d'eau frais et de lui essuyer un peu le visage.
Tina s'était laissée gentiment guider par Luke, elle avait soudain un coup de fatigue mais continuait tout de même à brailler milles et une choses sans cohérence. Luke laissa de nouveau Tina sur le banc avant d'aller vider l'énorme vase qu'elle avait souillé.
Un instant après, un courant d'air froid envahis le commissariat laissant entrer avec lui un jeune homme qui se dirigea vers Tina perdue dans son délire. La jeune fille avait une pauvre allure avec sa jupe couverte de vomissures, son gilet à moitié sur ses épaules et ses bleus sur ses jambes nus.

" - Hé ! Touche moi pas toi ! ", s'écria Tina à l'adresse du nouvel arrivant.

Tina n'avait pas tenu compte du ton de la voix du jeune homme. Et elle avait joint le geste à la parole, en retirant la main froide du jeune homme de son front, d'un geste vif et agressif. Tina posa ses pupilles dilatées sur le jeune homme mais elle le voyait flou et légèrement en dupliqua.

" - T'es qui ? Qu'est-ce que tu m'veux ?", articula le jeune femme avec difficulté car sa mâchoire était lourde. D'ailleurs, elle se sentait à présent très fatiguée, l'instant éphémère de plénitude s'était à volatisé.

[Excuse ... C'est un peu court et pas très original ... Et merci de répondre à mon topic ... Il était carrément mort ... Je sais pas où est passé la personne qui gère le perso de Hilarie. Merci ! °Smile Géant en forme de Banane° ]

Je soupire un peu en me disant que ne pas lui hurler dessus et garder mon sang froid me vaudra la bonne action de l'année. Je prends la voix la plus calme que je possède pour lui répondre, j'ai déjà vu mille personnes ivres et agressives, il suffit de pas s'énerver et elles se calmes toutes seules...

Je m'appelle Tray. Je suis du centre moi aussi. On m'a envoyé pour te ramener.

Je fais une petite pause pour lui laisser assimiler l'information, même si je sais qu'elle aura tout oublié dans quelques heures. Ensuite je poursuis, tout en rajustant son gilet sur ses épaules.

Alors si tu ne veux pas te perdre et crever de froid, je pense qu'il serait sage de me suivre. Non?

[Y'a vraiment pas de quoi, mais pauvre, je me suis dit qu'il fallait que quelqu'un intervienne xD]

Tina fixa bêtement Tray qui avait été envoyé par le centre pour la ramener. L’ivrogne soupira lourdement, elle n’avait ni l’envie ni la force de retourner dans sa chambre du centre pour « jeunes à problèmes ». Elle n’avait absolument pas envie de retourner dans cette saleté de nouvelle chambre qu’elle n’aimait pas, dans ce foutu centre qu’elle aimait encore moins. Elle avait juste envie de retourner chez elle, en Californie. Tina ne souhaitait qu’une petite chose toute simple : s’allonger sur la tombe de Marc, son premier amour qui lui déchirait le cœur pour son absence.

En pensant une fois de plus à Marc, la blondinette au visage terne et triste se mit à pleurer violement en hurlant qu’elle désirait aller au cimetière. C’était plutôt glauque pour les personnes autour de la jeune fille car elles n’arrivaient qu’à saisir : « … au cimetière … tombe de Marc » dans le brouhaha de cris hystériques que poussait Tina. Tout en hurlant Tina s’était relevé pour s’enfuir du commissariat mais les effets de l’alcool encore non dissipés la firent retomber aussitôt sur le sol dur et froid. La blondinette resta assise à terre mais continua tout de même à pleurer mais en silence. Ses jambes marquées d’ecchymoses repliées sous elle, la tête basse cachée en partie par sa cascade de cheveux sales, tous les regards s’étaient un instant posés sur elle avant que leurs propriétaires ne reprennent rapidement leurs occupations premières laissant la jeune fille tourmentés par sa tristesse.

Tina se couvrit le visage avec les manches de son fin gilet de coton noir afin d’essuyer un peu le flot de larmes qui avaient inondés son visage. La jeune Carson resta lamentablement assise par terre tout en se calmant progressivement, le tremblement de ses sanglots diminua petit à petit. La jeune ivrogne blonde portait un drôle de tee-shirt où on pouvait lire : « I’m not a barbie ! ».

Ainsi, la jolie poupée avait le cœur brisée par le décès de son Ken d’amour. Elle avait juste tenté de se saouler une fois de plus pour oublier mais également parce qu’elle était devenue accro à la boisson. Que va faire notre poupée Barbie ?

Tina après s’être calmée se mit finalement à quatre pattes avant de se relever sur ses escarpins avec difficultés, quelques larmes furtives coulaient encore de son regard vert terne mais elle semblait avoir les idées légèrement plus claires. Elle tangua jusqu’au jeune homme qui était sensé la ramener et lui demanda mollement dans un léger murmure :

« - T’as une … une voiture ? Je … peux … peux pas marcher … Trop fatiguée … »

Tina rebaissa la tête vers le sol, elle n’avait plus de force à rien. Elle ne souhaitait qu’une chose , s’allonger près de Marc.

Tout du long de la scène, je reste un peu surpris par tout ça. Souhâte, elle est saoule, mais sa tristesse me serre quand même le coeur. J'arrive à dicerner qu'elle a perdu quelqu'un et je peux comprendre ce qu'elle ressent. Moi-même, j'ai perdu réçament mon meilleur ami et je suis dégoûté de me rendre compte qu'un peu plus chaque jour, je n'arrive plus à me rappeler de certaines choses le concernant. La pauvre blondinette revient vers moi et me demande si j'ai une voiture. Je me mordille la lèvre inférieure en secouant négativement la tête dans un geste désolé. Mais je ne suis pas au bout de mes ressources, Tray Baker a toujour une solution! Alors je lui tourne le dos et me penche vers le sol, tendant les mains vers l'arrière.

Aller grimpe. Votre carosse est avancé mademoiselle, fis-je d'une voix un peu plus joyeuse.

Tina leva son regard sur le jeune homme de dos, baissé de façon à pouvoir la porter. La jeune blonde fronça des sourcils devant ce moyen de transport plutôt insolite et pas très fiable. Elle dévisagea encore un instant le dos de Tray car elle ne savait pas quoi faire mais finalement sa fatigue l’emporta. Elle se hissa sur le jeune homme avant de laisser tout le poids de son corps et de son cœur reposer sur d’autres épaules … que les siennes. Tina passa ses bras autour des épaules de Tray, elle faillit l’étranger mais elle était trop fatiguée et déconnectée pour se soucier de savoir si elle lui faisait mal ou si elle était peut-être trop lourde. Tina souffla à l’oreille de Tray de son haleine chargée en alcool et relents :

« - Hu cheval … »

Tina ne se souciait plus de rien une fois perchée sur les épaules de Tray ni de son haleine ni de son état de pathétique ivrogne.

Je ris légèrement à la requête et me dirige vers la sortie avec le poids plume sur mon dos. Même si elle reste mollasse, ça n'est pas vraiment grave, comme je l'ai déjà dit, j'ai de l'expérience en la matière et elle n'est pas si lourde que ça. Une personne qui entrait au moment où j'arrive devant la porte me la tient ouverte et je la remercie d'un signe de tête et d'un sourire reconnaissant. Nous voilà dehors dans l'air froid qui devrait raviver un peu les esprits de ma passagère. Du moins je l'espère, je voudrais pas qu'elle tombe dans un coma éthilique.

Hey Tina. Dis-moi dont, tu as quel âge bella?

Question idiote, certes, mais mieux vaut la faire bavasser au risque de lui faire dire n'importe quoi. La garder éveiller jusqu'au centre est une priorité.

Une fois arriver dehors Tina se sentit moins étouffée, l'atmosphère était plus fraiche voir geler mais elle ne s'en rendait pas bien compte car le sommeil l'attirait de plus en plus dans la profondeur des songes. Les bras de la jeune femme se déserraient progressivement des épaules de Tray soudain la voix de son porteur la réveilla. Tina en sursauta et resserra vivement son étreinte qui fit légèrement tanguer le jeune homme en arrière. La blondinette scruta la rue autour d'elle pour se remettre en mémoire où elle se trouvait avant de répondre d'une voix molle et ensommeillée :

« - 17 ans ... pas droit à l'alcool ... pas majeur ... mais quand on est une fille ... »

Tina marqua une pose où elle sourit tristement avant de reprendre :

« ... c'est pas difficile ... »

Tina resta un moment songeuse puis ferma les yeux, le rythme régulier des pas de Tray la berçaient, mais elle lui demanda tout de même dans son demi-sommeil :

« - Et toi ? T'as quel âge ? »

18 ans. Majeur, mais trop dangereux pour le monde extérieur il paraît.

Je ris un peu d'un rire sans joie. C'est plutôt vrai en plus. Tout ce que j'ai toucher en dehors de ce centre à été détruit. Toutes les amitiés que j'avais, les gens que j'ai simplement croisé... Et même mon meilleur ami à subit cette destruction qui semble toujours hanter mes pas.

Quand les flics m'ont arrêté, j'avais le choix entre ici et une école militaire quelque part ailleurs au pays... M'enfin l'uniforme me va pas alors j'ai hopté pour ici.

Tina sortit de son demi-sommeil, elle posa son regard embrumé sur la nuque de Tray où s'alluma la lueur de la curiosité. Tina se redressa un peu car elle était complètement affalé sur le dos du jeune homme qui avait eu la bonté de la porter. Tina se dégagea alors du dos de Tray et se laissa glisser sur le trottoir, elle se sentait, à présent, parfaitement capable de marcher seule. Bien que Tina tenait debout elle marchait de façon tordu et risquait de chuter à chacun de ses pas tellement sa démarche était incertaine. Ainsi, les deux jeunes gens marchèrent côte à côte dans la nuit sans lune et frisquette. Puis, Tina se mit à déverser un flot de questions à l'adresse du jeune homme, sans aucune gène car elle était sous l'emprise de l'alcool et comme nous le savons, une fois pris dans les griffes de la boisson nous n'avons plus de retenue et redevenons presque primitif.

« - L'uniforme ... plait aux filles tu sais ? C'est ... le respect qu'il impose qui fait sa valeur et on est tous dingue du respect et de la valeur ... enfin valeur dans le sens prestige ... dans le sens pouvoir ... Enfin ... mais euh ... Mais ... Mais pourquoi ... ici ? Ici ! Perdu au fin fond du canada ? Pourquoi ici ? Et ... qu'est-ce que tu as fais pour être si ... si ... dangereux ? Hein ? Mais euh ... dangereux comment ? Genre tu voles ? Ou tu violes ? Non mais ... enfin ... quoi ... t'es si dangereux que çà ? Enfin ... Tu sais que c'est un peu ... euh .... un peu ... Comment on dit déjà ? Raaah ... »

Tina commençait à avoir mal à la tête, il faisait froid et l'alcool qu'elle avait engloutie ne l'aidait pas. Son esprit était à des moment très clair et à d'autre moment très embrumé et tout son discours au final n'était pas très limpide. Tina poussa un cri quand elle crut enfin retrouver le fil de ses pensées :

« Pourquoi t'es là ... voilà ! C'est çà ... Enfin ... non ... Oh ! Il fait bien noir ce soir, il fait noir très noir, où est la lune ? Et les étoiles ? Oooh ! Il fait tout noir ! »

Tina repartit dans son petit monde à elle. En parlant de tout et n'importe quoi. Mais continua tout de même à suivre les pas de Tray qui la reconduisait au centre.Il aurait peut-être mieux valu que la blondinette reste endormi sur les épaules du jeune homme. Mais une fois que la curiosité vous a piqué elle vous entraine jusqu'à vous faire mettre les pieds dans le plat. Aie !

Je ne peux m'empêcher de rire en la voyant faire. Au moins à marcher et babiller de la sorte, il n'y a aucun risque pour qu'elle s'endorme! Elle fait un long monolgue sur l'uniforme pour ensuite me demander ce que je fais réellement dans ce centre et finalement elle se perd une fois de plus dans ses délires. Vraimant charmant, c'est le moins qu'on puisse dire. Alors qu'elle marche un peu n'importe comment, je garde le réflexe de la ramener sur le trotroir si jamais elle se met à dévier vers la rue ou le faussé.

J'ai volé une voiture et ça c'est mal fini... Comme c'était pas la première fois que je me faisais remarqué par la police, je devais choisir. Je me suis dit qu'ici ça serait plus coulant.

Tina s'arrêta soudain de s'agiter, elle s'immobilisa mais tanguait légèrement de gauche à droite pour garder son équilibre. Elle fixa ses yeux aux pupilles complètement dilatées sur le visage de Tray avec un air surpris et scandalisé. Tina se rapprocha de Tray et se mit devant lui pour lui barré la route et le dévisagea d'un air mécontent, un regard à la fois brumeux et agacé, et une moue boudeuse sur ses lèvres. Tina garda le silence encore un instant devant le jeune homme qui la dévisagea également. Finalement, la blondinette lâcha ce qu'elle voulait dire :

« - Tu voles des voitures ! Et tu m'en as pas ... T'en as même pas volé une pour moi tout à l'heure ! Tu me laisses marcher ... marcher dans la rue ... toute ... »

Tina s'interrompit car elle s'était mit à éternuer, bien qu'elle ne ressentait pas l'effet du froid à cause de l'alcool, son corps le subissait quand même. Tina avaient des petites larmes aux coins de ses yeux, çà lui faisait toujours çà après avoir éternuer quand elle était enrhumé. La blondinette ronchonna dans sa barbe et marcha toute seule devant Tray de sa démarche zigzaguante pour finir par s'assoir sur un banc qui se trouvait devant une petite épicerie qui bien entendue à cette heure-ci était fermée. La jeune fille leva la tête en direction de Tray qui arrivait vers elle et hurla :

« - Je veux pas rentrer ! »

Je soupire un peu. Pas la peine de lui expliquer que je préfère ne pas répéter l'expérience et finalement me faire envoyé illico dans cette fichue école militaire. Elle boude et va s'étaller sur un banc, me hurlant qu'elle ne souhaite pas renter après avoir éternué. Je vais la rejoindre et retire même mon manteau que je lui tends.

Tien, prend, je voudrais pas avoir ta mort sur la consience.

Sans même attendre de réponse de sa part, je lui mets sur les épaules avant de m'asseoir à ses côtés.

Et si tu ne veux pas rentrer, tu veux faire quoi? Rien qui n'inclu l'alcool s'te plait, je crois que t'as eu ton compte pour la soirée.

Tina enfila ses bras dans les manches du manteau de Tray mais regarda le silence. Elle ne voulait absolument pas retourner au pensionnat. Elle n'aimait pas cet endroit. Il lui rappelait à chaque instant pourquoi elle était là et tout ce qu'elle avait perdu. S'il n'y avait pas eu l'accident elle ne serait certainement pas assise sur un banc au milieu de la nuit en compagnie d'un ancien voleur de bagnoles.
Tina zippa la veste jusqu'en haut pour y enfouir un bout de son visage. A présent, on ne voyait plus que son regard et sa masse de cheveux blond. Elle tourna son regard vers Tray qui venait de lui demander de quoi elle avait envie. Son cœur se serra et ses yeux lui picotèrent. La blondinette regarda vers le sol sombre recouvert de goudron. Elle semblait s'enfoncer dans ses pensées mais elle releva soudainement la tête. Tina fixa un long moment un point invisible au loin devant elle avant de répondre.

« - Je veux faire quelque chose d'impossible. »

Tina continua de fixer son point invisible. Sa vision redevenait plus nette au fur et à mesure que le temps passait car les effets de l'alcool diminuaient. La blondinette éternua de nouveau et de nouvelles perles de larmes apparurent au coin de ses prunelles. Elle les retira d'un geste rapide de ses mains froides puis elle reprit la parole.

« Et toi ? Qu'est-ce que tu veux faire ? »

Y'a des mouchoirs quelque part dans les poches de mon manteau, fis-je alors qu'elle éternuait.

Puis elle me demande ce que je voudrais faire. À vrai dire, rentrer serait plutôt bien, mais à son ton, elle ne le souhaite vraiment pas. Comme je me sens d'humeur charitable, aussi bien tenter de la faire un peu sourire...

Peu importe, je suis pas difficile. Mais pour faire un truc impossible ça risque d'être assez compliquer tu ne crois pas? Une autre option?

Tina farfouilla dans les poches du manteau de son camarade et y dénicha un paquet de mouchoirs en papier, elle en sortie un du lot et se moucha en silence. La blondinette rangea le paquet dans la poche et trotinna vers une poubelle à quelques pas du banc pour y balancer son mouchoir sale. Elle revint s'assoir près de Tray qui venait de lui laisser une nouvelle fois le choix de ce qu'ils allaient faire.
Tina regarda de nouveau droit devant elle. Elle avait tellement envie de retrouver Marc et tous les moments qu'ils avaient partagés. Elle avait envie de retrouver la Californie. Mais cela lui était impossible elle était coincée au Canada. La blondinette tourna son visage vers son camarade et murmurra :

« J'ai envie d'une crème glacée. Je sais ... il fait froid ... mais j'adore çà ! »

Tina se leva rapidement et attrapa le bras de Tray et le tira du banc avec le peu de force qu'elle avait pour ne pas lui laisser le temps de refuser sa demande.

« Allez viens on va bien trouver un petit café ou un petit snack ... ou je ne sais quoi où il y aura à manger. »

La no-barbie-girl aurait pu choisir d'aller boire un chocolat chaud par ce froid mais préféra le frisson d'une glace à la vanille. Bienque l'envie de Tina eu été complètement farfelue ... le problème était maintenant de trouver un endroit ouvert à cette heure avancée de la nuit et d'espérer que ce dit-endroit serve des crèmes glacées ...

Je souris à son enthousiasme et la suivit. Comme j'étais dans ce trou perdu au milieu de nul part depuis un moment déjà, je savais qu'à cette heure, et surtout à ce temps de l'année, les marchands de glace étaient tous fermés pour l'hiver. Mais Travis Baker n'abandonne jamais! Il conduit Tina jusqu'à un dépanneur ouvert vingt-quatre heures, tenu par un homme bourru, mais sympa quand on savait lui parler de la bonne manière. Une fois à l'intérieur, Travis salut le cassier qui le lui rendit. C'était ici qu'il était venu à une heure assez tardive pour acheter un nouveau carnet à Emma. Il conduit Tina jusqu'au petit réfrigérateur qui contenait un peu toute sorte de glace et il fit coulisser la porte.

Alors bella, qu'est-ce qui ferait ton bonheur?

Tray avait conduit Tina chez un dépanneur qui ne fermait jamais. Tina était aux anges quand elle arriva devant le petit réfrigérateur qui gardait jalousement tous ses trésors un peu à la manière de la caverne d'Ali Baba. La jeune femme louchait sur un pot de glace à la vanille qui la faisait saliver.

« - J’veux ce pot là ! », s’exclama la blondinette en se saisissant du pot de glace qui se disait être une portion individuelle. Certes le pot n’était pas le pot familial mais il était quand même bien gros pour un seul moment de gourmandise.

Tina ne s’était pas posé la question de savoir si elle allait pouvoir terminer le pot, elle partait déjà vers le coin des produits frais mais ne trouva pas de bombe de chantilly, ils n’y avaient que des boissons. Une rangée de bières lui faisaient de l’œil, Tina les fixa un instant mais réussis à se retourner pour chercher s’il y avait des couverts, notamment les cuillères en plastiques qu’on utilise pour les pique-nique. Elle les trouva mais elles étaient seulement vendues par gros paquet.

*Pfff ! C’est quoi cette arnaque ! J’n’veux pas 150 couteaux, fourchettes et cuillères en plastique ! Il n’y a même pas des lots moins … remplis ! Pfff*

Tina resta devant le rayon avec son pot de glace coincé entre son bras et son ventre et dans son autre main un paquet de couverts en plastique … Elle leva la tête vers le caissier qui la matait à mort. La blondinette soupira et jeta sans ménagement le paquet de couverts en plastiques parmi les autres lots. Et alla rejoindra Tray avec un air boudeur et marmonna en lançant un regard noir au caissier qui la dévisageait toujours.

« - J’voulais de la crème chantilly mais … y… y … en a pas … Et les petites cuillères elles sont vendues en paquet de 150 couverts … »

Tina soupira, elle était excessivement chiante et agaçante avec ses désirs à la con de glace en plein milieu de la nuit. La blondinette sentant toujours le regard du caissier tenta de tirer au maximum la grande verte de Tray sur ses jambes dévoilés. La jeune fille leva son regard émeraude vers son camarade et lui demanda soudainement :

« - Pourquoi t’es gentil avec moi ? Tu viens me chercher au commissariat. Alors que … que t’étais pas obligé … Le centre aurait surement trouvé quelqu’un d’autre. Puis… Bah tu m’as porté tout à l’heure alors que j’étais un peu dans les vapes … Puis tu m’as supporté alors que j’étais énervante à dire que … que des bêtises … Puis bah … et là tu arrives à me trouver de la crème glacée … et euh … »

Tina avait les idées plus claires, son état d’euphorie éphémère était retombé mais sa vision était encore trouble et sa démarche restait quelque peu incertaine et vacillante. La blondinette avait toujours les yeux fixés sur Tray et ajouta :

« - Merci pour ton manteau … »

Tina resta bêtement en face de son camarade, elle n’arrivait pas à le cerner et avec ses idées encore un peu embrouillées, elle avait encore plus du mal à comprendre comment une personne si généreuse et attentive aux autres pouvait se retrouver dans le même centre qu’elle, elle petite blonde alcoolique. La blondinette avait un don pour passer du coq à l’âne …

[HJ: Euh ... Je me suis laissée emporter par mon élan ... J'espère que çà te dérange pas ...]

Son contentement devant le réfrigérateur me fait sourire. À défaut d'avoir un marchand de glace, c'est déjà ça. ^^ Elle se décide à prendre un pot à la vanille et moi je me dirige plutôt au comptoir pour demander un café. Je suis pas du genre à craindre le froid, mais disons que sans manteau, c'est quand même frisquet! Cependant, pas question de le faire savoir à la demoiselle que je dois escorter et puis les rhumes me fuyant comme la peste depuis que je suis gamin, je n'ai pas de soucis avec ça. Juste un bon café et le tout sera parfait.

Pendant que le caissier me serre mon café, je remarque son regard sur les jambes découvertes de Tina et je me retiens de lui faire un commentaire désobligeant. C'est pas vraiment le moment de faire une scène. La blondinette revient avec une mine un peu abattue et m'explique que les cuillères en plastique viennent par paquet de 150 et que c'est beaucoup trop. Un rire m'échappe et elle change de sujet pour me demander pourquoi je suis aussi gentil avec elle. Je lui fais un grand sourire pour lui répondre :

C'est le côté contradictoire de ma personnalité. Je suis d'une gentillesse, mais je peux être un vrai démon aussi.

Puis je vais chercher un fameux paquet de 150 ustensiles, posant le tout des achats sur le comptoire. Le cassier fait la facture et je paie le montant avant de donner son pot de glace à Tina. J'ouvre le paquet d'ustensille et lui donne une cuillère avant de mettre le reste dans la poche arrière de mon jeans.

Voilà miss, ton problème est résolu. Tu n'as qu'une cuillère.

Je prends mon café et nous retournons à l'extérieur pour marcher vers je ne sais où. Je prend une rasade de café et la chaleur bien faisante me fait garder mon sourire.

Tina sortit joyeusement de la petite boutique du dépanneur avec sa glace à la main, elle ouvrit son pot et y plongea sa cuillère. La glace était encore assez dure, elle racla le dessus et réussit à décoller un petit bout de crème glacée qu'elle dégusta rapidement. Le froid, la douceur et le sucré de la glace mit la jeune fille de bonne humeur, elle laissa fondre la cuillérée de gourmandise dans sa bouche. Miam ... C'était juste un délice.
Tray marchait aux côtés de Tina, son verre de café à la main. L'agréable odeur du café tentait également Tina mais elle s'était déjà assez fait piéger par le breuvage noir qui sentait toujours bon ... mais au final était amer et fort en bouche.
Tina continua à manger sa glace qui commençait doucement à fondre ce qui permettait à la blondinette d’en prendre plus d’un coup. Elle leva la tête vers Tray et lui tendit le pot pour qu’il se serve aussi.
La jeune femme se sentait un peu bien mieux que tout à l’heure, elle retrouvait peu à peu ses esprits mais ses souvenirs de beuverie remontaient doucement à la surface. Un sentiment de honte et de faiblesse s’insinua en elle. Elle se revoyait dans un bar infâme qui était ouvert matin et soir où on pouvait trouver le vieil alcoolo habituel ainsi que des jeunes fêtards ne cherchant qu’à se démonter la tête à coup de boisson alcoolisé. Tina se revoyait assise seule au bar s’enfiler verre sur verre mais plus elle buvait plus les regards des hommes s’étaient tourné vers elle. Mais heureusement que la femme du patron l’avait viré un coup de pied au cul avant qu’il n’arrive quelque chose de regrettable. Tina secoua sa tête de gauche à droite pour faire partir ses souvenirs, elle préférait oublier cette image d’elle.
La blondinette posa un regard sur Tray, un regard las, triste et fatigué. Elle en avait assez de vivre tout en combattant son chagrin. Tina adressa un faible sourire à Tray car il venait de sentir son regard pesant.

« - Moi je ne crois pas que tu puisses être un ‘démon’ tu es trop gentil pour çà … T’es quelqu’un de bien, je pense. »

Tina marqua un instant de pose avant de reprendre doucement dans un murmure :

« - Mais … bon … je n’pense pas que l’avis d’une alcoolique dépressive et tout ce que tu veux … puisse être flatteur … »

On marche un moment et au départ Tina doit se battre avec sa glace pour en avoir une cuillèrée. Puis elle me tend le pot que je refuse d'un signe de main avec un petit sourire.

Non merci, avec mon café je suis comblé.

Surtout que c'est pas chaud dehors, et n'oublions pas qu'elle porte mon manteau. Je peux voir l'air enjoué de Tina qui se désagrège peu à peu et je me demande à quoi elle peut bien penser pour un tel revirement de situation. Elle secoue ensuite la tête et pose son regard sur moi. Elle dit que je suis plutôt gentil et je souris à sa remarque.

Du moins j'essais.

Et finalement elle se dénigre. Je roule un peu les yeux.

Arrête, t'es bourrée et je t'aime bien, alors quand tu le seras plus ce sera encore mieux!

« - Mouaip' ... J'suis bourrée ... mouaip' mouaip' mouaip' ... »

Tina reprit une bouchée de crème glacée après cette formidable réplique et la dégusta en silence tout en marchant de son pas chancelant près de Tray.

« - J'vais arrêter de faire des caprices ... »

La blondinette s'arrêta cala le pot de glace entre ses genoux, retira le blouson de Tray et lui rendit. Elle récupéra le pot de glace gelé et en prit une nouvelle bouchée. La jeune fille accéléra le pas.

« - On rentre ? »

Tina marchait vite, on entendait distinctement le clic-clac de ses talons sur le sol froid et dur. Les rues étaient vide et les lampadaires diffusaient sur les deux jeunes une pâle lueur qui ne pouvait par égalé celle de la lune qui était absente en cette nuit noire. On voyait virevolter le jupon noir de la jeune fille à chacun de ses pas ...